Les Ferron

L’histoire de la famille Ferron au Québec est tout à fait fascinante. Les cinq enfants de cette famille bourgeoise sont nés, ici, à Louiseville, mais ce sont les trois aînés qui ont acquis une renommée au Québec, en Europe et même à travers le monde. En 2015, année du 350e anniversaire de fondation de Louiseville, j’ai pensé « fouiller » brièvement le passé de cette illustre famille.

L’ancêtre des Ferron, Jean, arrive en Nouvelle-France à la fin du Régime français et il s’installe aux Forges du Saint-Maurice près de Trois-Rivières. Peu de temps après, Jean Ferron décide de s’établir sur une terre aux confins de Yamachiche, dans la paroisse de Saint-Léon-le-Grand. Joseph-Alphonse Ferron naît sur une ferme, dans le rang des Ambroises, à Saint-Léon-le-Grand, le 8 juin 1890. Son père, Benjamin, n’ayant pas les moyens de doter chacun de ses cinq garçons d’une terre, imagine, alors, un scénario assez original : faire instruire les garçons par le travail des filles. Les cinq filles étant les aînées, elles fréquentent l’École Normale et deviennent, successivement, institutrices dans le rang des Ambroises. Grâce à ses sœurs, Joseph-Alphonse peut fréquenter le séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, puis compléter son cours de droit à la constituante montréalaise de l’Université Laval afin d’être admis en notariat en 1915. De 1915 à 1947, Joseph-Alphonse Ferron exerce le notariat et occupe, pendant plusieurs années, le poste de greffier ou de secrétaire-trésorier de la ville de Louiseville et du conseil de Comté.

Adrienne Caron, fille de Louis-Georges Caron, voit le jour le 10 janvier 1899 à Saint-Alexis-des-Monts. Sa mère, Eugénie Bellerose, décède en 1901. Suite au décès de sa femme, Louis-Georges Caron quitte Saint-Alexis-des-Monts et s’installe à Saint-Léon-le-Grand. Louis-Georges est le fils de Georges Caron (3e député à l’Assemblée législative du Canada) et le frère du député Hector Caron. Louis-Georges se remarie mais selon ce qui se disait dans la famille, cette seconde épouse aurait eu tendance à maltraiter les enfants. Le père n’a d’autres choix que de laisser ses trois fillettes chez les Ursulines de Trois-Rivières où des tantes religieuses accueillent les petites orphelines : Rose-Aimée, Irène et Adrienne qui n’a que cinq ans. Rose-Aimée atteinte de tuberculose meurt à l’âge de 17 ans en 1913. Leurs études terminées, Irène et Adrienne viennent habiter chez leurs grands-parents Caron au village de Saint-Léon-le-Grand.

Le 3 mars 1919, à l’occasion de l’inauguration du Palais de justice de Louiseville se tient un grand bal. Adrienne Caron fait son entrée dans la salle d’audience métamorphosée en salle de bal. Quand arrivent les valses viennoises, c’est Joseph-Alphonse Ferron qui s’invite à faire tournoyer la belle Adrienne. J.-Alphonse maîtrise bien cette danse, car il a suivi des cours de danse pendant ses études à Montréal. À la fin de la soirée, ils se quittent en échangeant la promesse de se revoir.

 

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