Mot de notre présidente régionale

Engagement individuel ou collectif ? Moi ou Nous et Vous ?

De plus en plus, nous constatons que notre société s’individualise, que ce qui compte c’est MOI. Même dans le langage, si nous écoutons bien les conversations, nous entendons la tournure de phrase suivante : Moi et Monique, Moi et Claude … le MOI étant mis en premier. N’a-t-on pas appris dans notre jeune temps, qu’il fallait se placer en dernier dans ce genre de phrase ? Politesse obligeait.

Et, si ce n’était que dans le langage encore, mais non. Regardons les comportements. Au restaurant, en famille ou entre amis, les conversations sont courtes, car elles sont souvent interrompues par « le cellulaire » ou « la tablette ». On communique maintenant par « textos » et il est primordial de répondre, dans la minute, aux messages reçus. C’est devenu une plaie.

Des restaurants ont maintenant des « places réservées » aux adeptes incorrigibles de « la tablette » et des endroits pour les autres. Selon une étude, il appert que les gens avec « tablette ou cellulaire multifonctionnel » sont plus enclins à retourner leur plat parce que c’est devenu froid, la priorité n’étant pas celle attendue par le personnel.  Il faut aussi plus de temps à cette clientèle avant de fixer le choix de menu. Aussitôt en place, il faut regarder les messages, répondre immédiatement avant de se concentrer sur le menu, de faire part des plats choisis. La conversation face à face est négligée et il est même difficile de lever les yeux du téléphone dit intelligent (d’ailleurs, ce mot est inapproprié!) pour saluer une autre personne qui se joint au groupe. Certains restaurants offrent même un rabais si aucun appareil de communication n’est apporté aux tables; ces appareils sont placés en consigne, à l’entrée du restaurant! Et, que dire des repas en famille avec les appareils électroniques!

Ce manque de vision collective, de l’importance des autres, de la communication, des échanges entre personnes va encore plus loin. Ça fait MON affaire ! Lorsqu’il y a décision à prendre, les avantages ou inconvénients sont souvent analysés en regard de nous, de MOI. Qu’est-ce que cela va m’apporter ? Et, il semble bien que plusieurs de nos élus fonctionnent de la même façon. Détenant le pouvoir, le bien collectif est oublié, la véritable consultation est délaissée; quelques « amis » ont leur mot à dire mais la population est relayée au second rang. On a l’impression que la future carrière, le futur emploi de certaines et certains se prépare de longue haleine; les dossiers sont gérés en oubliant les intérêts «du peuple ».

Il est vrai qu’il y a une citation qui a toujours été véhiculée « Charité bien ordonnée commence par soi-même ». Ce proverbe, d’origine médiévale, peut être interprété de diverses façons : il faut se préoccuper de soi, si on veut donner aux autres. Regardons-nous avant de critiquer les autres! Cela ne veut pas dire qu’on peut faire ce qu’on veut, qu’il faut ne penser qu’à NOUS !

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