La proportion de foyers possédant un téléviseur monte aussitôt en flèche : de moins de 10 % qu'elle était en 1953, elle passe à près de 40 % en 1955 et à 88,8 % en 1960.

Après une phase de diffusion d'émissions expérimentales quotidiennes du 3 août au 5 septembre 1952, l'inauguration de Radio-Canada, la première télévision au pays, a été célébrée le 6 septembre 1952. CBLT Toronto suivra le 8 septembre.

Montréal compte alors 7500 téléviseurs. Au début, chaque station émet environ 18 heures par semaine. Toronto diffuse en anglais et Montréal, en français et en anglais.

 « La télévision apportera chaque jour de vives images dans tant de foyers. Elle deviendra une très grande force sociale, raconte en direct ce jour-là le premier ministre canadien Louis Saint-Laurent. Cette force peut être préjudiciable à la nation ou lui être très profitable. Au Canada, nous avons décidé qu'il fallait exploiter la télévision dans le dessein d'enrichir notre vie nationale.»

La première émission canadienne, à l'été 1952, est une émission pour enfants qui deviendra célèbre par la suite sous le nom Pépinot et Capucine. Pépinot et Capucine sont aux prises avec un ours, qu'ils appellent d'habitude simplement l'ours, mais dont le nom véritable est Panpan. Panpan, prétentieux et malveillant, accompagne ses actions de la phrase « Panpan est toujours le vainqueur ».

La Famille Plouffe a été le premier téléroman diffusé à la télévision de Radio-Canada du 4 novembre 1953 jusqu’au 17 juin 1959. Les acteurs principaux étaient Paul Guèvremont, Amanda Alarie, Pierre Valcourt, Jean-Louis Roux, Émile Genest et Denise Pelletier.

Le 11 octobre 1952, c’est le début de La Soirée du hockey avec un match opposant les Canadiens de Montréal et les Red Wings de Détroit.  « Jamais nos commanditaires n’auraient pu choisir meilleure partie pour nos débuts à la télévision », s’exclame l’animateur René Lecavalier. Les deux stations, (Montréal et Toronto), touchent 30 % de la population, plus que le nombre de foyers dotés d’un téléviseur. À l’origine, seule la troisième période des matchs de hockey est diffusée à la télévision, et ce, jusqu’en 1968. On craignait autrement que la télédiffusion des matchs ne vide les gradins ! Et aujourd’hui, combien d’entre nous se souviennent encore d’avoir regardé une émission chez un voisin ou quelqu’un de la parenté.

Ajoutons en terminant qu’on s’habillait proprement car il se pouvait qu’on puisse nous voir… si on pouvait les voir… Et aussi rappelons-nous alors que…pas de télé à l’heure des repas…1 seul appareil… et pas de télé à l’heure du Chapelet en famille.

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