MES VIEUX PROFS…

 

Mes vieux profs…

 

Au hasard de ce matin d’automne, j'erre sur Internet à l’heure où tout le monde dort encore… parce que c’est une manière d’entrer en contact avec l’humanité sans avoir la désagréable sensation de déranger qui que ce soit !

 

Et mon errance m’amène sur le site de votre journal, Le Hameau…  Et un à un, des noms m’apparaissent, des noms qui, sans être oubliés vraiment, se sont cachés, discrets, dans les replis de ma mémoire.  Et chacun ramène avec lui des souvenirs à la tonne, des sourires souvent, comme une bouffée de jeunesse, de tendresse certainement…

 

Il y a vingt-cinq ans, trente ans, les hommes et les femmes qui habitent ces noms, sont passés dans ma vie.  De près, de très près, un peu en retrait parfois… et je suis surprise de la vigueur, de l’intensité avec laquelle ils reprennent leur place, au gré de ma lecture.

 

Mes vieux profs…  J’étais en troisième année, en cinquième, au secondaire…  Je me rappelle un sourire appuyé de celle-ci, comme un encouragement muet mais tellement vibrant…  Il me revient une phrase de celui-là, quelques mots dont je ne pouvais prendre la mesure à l’époque, mais qui ont ressurgi un jour dans ma vie, comme un outil dont je n’étais même pas consciente…  Je me rappelle ces mots à l’encre rouge sur le coin de ma composition qui m’ont laissé au cœur une empreinte indélébile…  Je ne me souviens plus la note, mais je revois ces quelques mots…

 

Mes vieux profs…  Ils ont, chacun à leur manière, chacun à leur mesure, façonné ce que je suis devenue.  Dans l’égocentrisme de ma prime enfance, à l’âge où le monde se résumait à moi, elles ont percé ma petite carapace et ont laissé dans ma tête, tout l’outillage dont j’avais besoin pour faire face à ma musique…  Je dis « elles » parce qu’à cette époque, ce sont toutes des femmes qui ont occupé ce rôle…  Elles s’appelaient Hélène, Micheline, Julienne, Lise, Normande, Jeannette…

 

Mes vieux profs…  Ils ont balisé, tamisé, déjoué habilement les affres de mon âge adolescent, envers et contre moi parfois !  Ils avaient pour nom, Nicole, Francine, Jacques, Daniel, Claude, Ida, Lorraine, Marie, Lucie, Louise, Jean-Jacques, Jean-Pierre, j’en passe, mais sans les oublier…  Il y en a eu d’autres ensuite, d’autres noms qui prennent visage quand j’y repense…

  

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