Adaptation d’un texte de Christian Bobin dans " La folle allure ", Folio 2959 pp. 150-151

Je dévore des livres... Le temps passé à lire n’est pas vraiment du temps. Allant d’une page à l’autre, je passe des frontières, j’entre dans des maisons endormies, c’est le fugueur en moi qui lit et aucun gendarme ne peut le retrouver avant qu’il ait atteint la dernière phrase, levé la tête sur un ciel qui était bleu au début du premier chapitre et qui maintenant est noir.

Le lecteur ou la lectrice n’ont pas d’âge. Devant leur livre ouvert, il n’y a qu’une enfance laissée à ses jeux dans la rue, bien après dix heures du soir.

Je vous souhaite, cette fois-ci, de fuguer chez :

COHEN, Albert, Le livre de ma mère, éditions Folio, No 561, 1954, 175 p.
(" Le livre de ma mère " est un des plus beaux romans d’amour qui aient jamais été écrits, dixit Paris-Match)

DAVIAU, Diane-Monique, Ma mère et Gainsbourg, éditions L’instant même, 1999, 183 p.
(Le verdict - parfois dur - toujours touchant - d’une femme sur sa mère.)

TOURNIER, Michel, Célébrations, éditeur Mercure de France, 1999, 348 p.
(Des chroniques comme autant de regards sur ce grand fleuve plus ou moins tranquille qu’est la vie.)

DAI, Sijie, Balzac et la petite tailleuse chinoise, Éditions Gallimard, 2000, 191 p.
(La fugue du grand explorateur en soi vers la Chine des années 60 - 70.)

BRUCKNER, Pascal, L’euphorie perpétuelle, éditions Grasset, 2000, 271 p.
(Sommes-nous condamnés à être totalement heureux tout le temps ?)

Je retourne dans les bras de Pascal Bruckner. N’en tirez pas de conclusion trop rapide... dans l’euphorie du moment.

                                                               Tout aux plaisirs de lire,

Daniel Béland

11