DES COUPLES IMMORTELS

En cette période de la Saint-Valentin où l’amour et le couple

sont à l’honneur, je me suis penchée sur l’histoire amoureuse

de deux couples québécois qui ont vécu, chacun à leur façon,

un très grand amour.

 

LE  MALCOMMODE ET LA DOUCE.

 

Michel Chartrand naît le 20 décembre 1916 à Outremont. Il fait des études classiques et, par la suite, il passe deux années à la trappe d’Oka. Reconnu comme un homme engagé et colérique, Michel Chartrand est aussi un homme généreux, amoureux et disponible. Il cultive un grand amour des femmes qu’il reconnaît «la meilleure partie de l’humanité». Impossible d’évoquer Michel Chartrand sans dépeindre celle qui fut sa grande complice durant plus de cinquante ans.

Simonne Monet voit le jour le 4 novembre 1919 à Montréal. Dans sa jeunesse, Simonne adhère à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), groupe de jeunes élites que dirige l’abbé Émile Legault, fondateur des Compagnons du Saint-Laurent. Elle y rencontre plusieurs jeunes gens mais en 1940, l’un d’eux l’attire plus particulièrement. Celui qui fait battre son cœur est nul autre que Michel Chartrand. La belle jeune femme de 21 ans, fille du juge Amédée Monet, et le grand gaillard de 24 ans, au costume toujours impeccable, s’éprennent très rapidement l’un de l’autre.

Les parents de Simonne font tout ce qu’ils peuvent pour la dissuader d’épouser cet inconnu allant jusqu’à exiler leur fille à Chicago pour qu’elle oublie son amoureux. En vain, Michel et Simonne se marient le 17 février 1942. C’est l’abbé Lionel Groulx qui bénit l’union des fiancés à la chapelle du Sacré-Cœur de l’église Notre-Dame et qui baptisera les sept enfants du couple, emmaillotés dans un grand drapeau fleurdelisé.

La veille de son mariage, Simonne confie à son journal intime, sa solennelle déclaration d’amour : «Je choisis d’être la compagne de Michel, de partager sa vie, en accord avec son idéal de justice sociale et politique». Elle déclare vouloir épouser le jeune homme en toute lucidité et ce, en dépit de l’opposition de certains membres de sa famille qui jugent cette union non raisonnable et trop idéaliste. Par son mariage, la jeune femme rompt avec son milieu bourgeois et déclare avoir choisi «l’option Chartrand». Pendant plus de cinquante ans, Simonne Monet-Chartrand sera de toutes les luttes au Québec : droits des femmes, libertés civiles et pacifisme. Atteinte d’un cancer, Simonne Monet quitte cette terre le 18 janvier 1993, à l’âge de 74 ans

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