À partir de 1936, Laure Gaudreault se donne pour objectif de réunir les institutrices rurales afin de tenter de rendre acceptables leurs conditions de travail. Le 2 novembre 1936, lors d’une réunion tenue à La Malbaie, elle fonde avec d’autres enseignantes, l’Association Catholique des Institutrices rurales du district de La Malbaie (A.C.I.R.) dont elle est élue secrétaire. Cette association se donne comme objectifs d’obtenir un salaire minimum de 300 $ par année et d’abaisser à 20 ans de service l’obtention d’une pension de retraite. Quel ambitieux projet ! 

         Les mois suivants, Laure Gaudreault parcourt toutes les régions du Québec, et, sous sa houlette, plus de treize associations régionales d’institutrices rurales sont créées regroupant plus de 600 enseignantes. Dès juillet 1937, un premier congrès se tient à La Malbaie  et l’Association de 1936 devient  la Fédération Catholique des Institutrices Rurales (F.C.I.R.).  Laure Gaudreault est nommée présidente et devient alors la première syndicaliste laïque rémunérée au Québec avec un salaire de 450 $ par année.  

         Le travail syndical de Laure Gaudreault est difficile et le gouvernement provincial dirigé par Maurice Duplessis ne lui rend pas la tâche facile. Toutefois, la bouillante syndicaliste ne s’en laisse pas imposer. Elle déclare : « Lorsque les négociations étaient plus ardues et que Duplessis frappait un poing sur la table, moi j’en frappais deux !» Les résultats sont étonnants : en 1942, la F.C.I.R obtient le salaire annuel de 300$ par année pour les institutrices rurales ; en 1958, le congédiement obligatoire des institutrices par les commissions scolaires à la fin de l’année est aboli et en 1959, le salaire minimum légal fait un bond prodigieux passant de 600$ à 1500$ par année. 

         Durant les années 1960, Laure Gaudreault prend sa retraite de l’action syndicale. La « Révolution tranquille » amène des changements importants dans le monde syndical et la syndicaliste  est parfois étonnée de cette rapide évolution. Elle consacre les dernières années de sa vie à la cause des enseignants retraités. Elle assiste à la fondation de l’Association des retraités de l’enseignement du Québec (A.R.E.Q.) en 1961. Elle s’occupera de cette œuvre jusqu’en 1974. 

       Laure Gaudreault meurt le 22 janvier 1975, à l’âge de 85 ans.

 

                                               Louise B. Lafrenière

                                                                        Source : Histoire du Québec (Charlevoix)
                                                                                      Web

 

Il est des choses que les autres tirent de nous.

  Il est des choses que nous ne tirons que des   autres.                                    (Paul Valery)

 

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