CONDITION DES FEMMES

Une femme remarquable ! Une féministe toujours engagée ! Une femme reconnue du milieu universitaire, récipiendaire d’un doctorat Honoris Causa en juin dernier !

C’est celle que vous découvrirez dans le texte ci-joint. Prenez le temps de le lire ou relire TOUTES et TOUS. Je vous invite aussi à le faire lire à vos filles et petites-filles.

Claire Larouche, responsable

 

Monsieur le Recteur,

Mesdames et Messieurs les dignitaires,

Mesdames et Messieurs les enseignants

Messieurs les étudiants

Et vous, mesdames les étudiantes

Mes très chers amis,

 

Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites aujourd’hui. J’en suis touchée profondément et émue beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et vous comprendrez sûrement mon désir de le partager cet honneur avec toutes ces femmes anonymes qui ont traversé l’Histoire sans jamais être connues, ces femmes sans qui nous ne serions pas là ce soir et sans lesquelles nous ne serions certainement pas ce que nous sommes devenues.

 

Moi, pour partager cet honneur que vous me faites, j’ai invité ma grand-mère : est-ce que vous la voyez ? Elle a mis sa plus  belle robe, noire à fleurs blanches, et son petit chapeau de paille noire. Je vous la présente :

 

Marie-Louise Laplante, née en 1873 et morte en 1951. Je dis "morte" mais elle l’est si peu. Pour moi, elle est toujours là et elle me guide chaque jour. Sans cette femme lucide et décidée, j’aurais pataugé beaucoup plus longtemps pour apprendre les choses importantes de la vie, pour faire les choix essentiels et pour entreprendre la révolution qu’elle m’a inspirée.

Ma révolution féministe, elle me vient d’elle. Cette révolution, elle continue son petit bonhomme de chemin mais elle a commencé bien avant nous. Bien avant moi et bien avant vous. Vos grand-mères et vos arrières grand-mères l’ont menée dans la joie et la misère, maison par maison, village par village, assumant en même temps et sans baisser les bras, la revanche des berceaux et la revanche des cerveaux, souhaitant encore et toujours que leurs filles aient une meilleure vie que la leur et les obligeant souvent à être aussi instruites que possible pour assurer la transmission du savoir. Ce sont ces femmes, celles qui étaient là avant nous, qui ont empêché ce pays de sombrer dans la noirceur totale de l’ignorance. Ce sont elles qui ont continué à fournir les mots pour exprimer le désespoir comme le bonheur et qui ont ouvert l’esprit des enfants qu’elles mettaient au monde pour qu’ils aient un minimum de culture.

14

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
          21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36